Syndrome d’Asperger et autisme de haut niveau
Le syndrome d’Asperger est un trouble neurologique qui touche le cerveau et qui fait partie des troubles envahissants du développement (TED).
Les troubles associés au syndrome d’Asperger résultent d’une mauvaise transmission entre la réception et le traitement des informations au niveau du cerveau. Cette anomalie entraîne une perception différente de la vie et du monde et une perturbation des interactions sociales.
Trois éléments cumulatifs communs caractérisent les personnes autistes de haut niveau et les personnes Asperger : des troubles graves de la communication, de la socialisation et des troubles du comportement.
Les étudiants autistes de haut niveau comme les étudiants Asperger ont une intelligence normale ou supérieure à la moyenne. Ils sont tout à fait capables d’entreprendre et de réussir des études secondaires puis supérieures si quelques adaptations sont mises en place.
Ils ont beaucoup de points forts comme une mémoire encyclopédique. Leurs centres d’intérêts sont parfois très restrictifs ce qui leur permet de faire preuve de grandes compétences dans des domaines précis : électronique, mécanique, informatique, musique, astronomie, histoire-géographie….
Ils peuvent travailler dans des domaines variés et apporter une véritable valeur ajoutée si on leur donne un espace à eux et une certaine liberté dans le travail.
650 000
c’est le nombre de personnes touchées par une forme d’autisme en France.
L’étudiant Asperger continue à présenter à l’âge adulte les mêmes symptômes que lorsqu’il était enfant. Il s’agit de la triade autistique :
- Une altération de la communication : l’étudiant présente des difficultés à communiquer de manière verbale et non verbale. S’il a du mal à communiquer, il a aussi du mal à décoder le sens d’une expression du visage, la tonalité de la voix, l’humour, les doubles sens, et le sens des gestes… Il peut donc sembler froid ou indifférent.
- Une altération qualitative des interactions sociales réciproques : l’inconscience des sentiments des autres empêche l’étudiant Asperger de créer des liens avec d’autres.
- Des intérêts restreints et comportements répétitifs : ces comportements seraient une manière de contenir l’anxiété intérieure.
Les bons réflexes :
- sensibiliser les étudiants qui seront certainement surpris et gênés par le comportement de la personne Asperger et pourraient avoir du mal à maintenir des relations harmonieuses avec elle
- instaurer un cadre stable et éviter les changements imprévus. Un changement, même anodin, peut provoquer des grandes crises d’angoisses
- réduire les sources lumineuses et les bruits dans la salle. Nombreuses personnes autistes sont anormalement sensibles au son, au toucher, aux mouvements, à la luminosité
- accepter la frustration ou la fatigue de l’étudiant qui doit constamment se surpasser pour comprendre jeux de mots, blagues, expressions du visage… et qui reste parfois incapable de comprendre les intentions ou les émotions de l’interlocuteur
- ne pas s’étonner de comportements surprenants
- donner des repères temporels durant le cours ou l’examen. Les personnes autistes sont incapables de mesurer correctement le temps qui passe. Rappeler le temps restant aidera l’étudiant à maintenir son attention dans la durée. Si l’étudiant « décroche », interpelez-le par son prénom pour (re)formuler une consigne et faites des phrases courtes
- autoriser l’enregistrement du cours. Certains étudiants ayant un syndrome d’Asperger éprouvent de la difficulté à écouter un cours tout en prenant des notes. Leurs notes sont alors incomplètes et manquent de structure. Convenez avec lui de sa discrétion quant à l’usage ultérieur de l’enregistrement
- structurer le cours avec une nomenclature de plan détaillée et repérable
- privilégier les supports visuels. Les supports sont la base d’un accompagnement réussi pour tous. Pour les étudiants autistes en particulier, qu’ils soient verbaux ou non, les supports sont indispensables, ils apportent une structure qui leur permet de comprendre clairement ce qui est demandé
- ne pas utiliser l’implicite dans vos consignes, soyez précis : indiquer le volume attendu pour un exercice à réaliser, ce qui est obligatoire et ce qui est optionnel
- offrir un encadrement soutenu. Très souvent, l’étudiant aura recours aux services d’une personne-ressource qui peut prendre des notes, l’aider à structurer son temps, à organiser son travail, à gérer ses relations interpersonnelles et sociales. Le professeur aura aussi à offrir une certaine disponibilité à l’étudiant : prendre le temps d’apporter quelques éclairages supplémentaires, discuter d’aménagements particuliers
- un bon moyen de correspondre est de le faire par écrit, par mail ou SMS : certaines personnes autistes trouvent cela plus facile qu’en face à face
- ne pas tout accepter. La situation de l’étudiant Asperger est peut-être pénible mais cela ne doit pas justifier des écarts trop importants
- ne pas forcer l’extériorisation de l’étudiant, laissez-lui le temps nécessaire pour sortir de sa réserve