Les troubles DYS : dyslexie, dysorthographie, dyscalculie 

Les troubles « dys » sont le nom commun pour Troubles Spécifiques du Langage et des Apprentissages (TSLA). Les « troubles dys » regroupent sous un même nom plusieurs dysfonctionnements neurologiquesqui altèrent l’efficacité des apprentissages : langage, geste, parole, calcul…. Ces troubles apparaissent lors des premiers apprentissages de l’enfant et persistent à l’âge adulte.

Si ces troubles ne sont en aucun cas le signe d’une déficience intellectuelle, ils ont des répercussions sur la vie scolaire, professionnelle et sociale. La dyslexie (trouble spécifique de la lecture), la dyscalculie (trouble des activités numériques), la dysorthographie (difficulté à maîtriser l’orthographe) sont des troubles assez récurrents chez les étudiants. Ces troubles sont durables, mais des aménagements permettent aux étudiants d’améliorer et/ou de compenser les fonctions déficientes.

L’impact de la dyslexie sur les apprentissages

Séverine Casalis, Professeur de psychologie cognitive, donne une explication illustrée de ce trouble afin que chaque enseignant puisse proposer le meilleur accompagnement à ses étudiants.

Des troubles souvent associés

Dans près de 40 % des cas, un enfant concerné par les troubles DYS en présente plusieurs. La dyslexie est très souvent associée à la dysorthographie, on ignore d’ailleurs s’il existe des formes de dysorthographie indépendantes de la dyslexie. La dyslexie ou la dyscalculie sont fréquemment associées à des troubles de la coordination motrice (dyspraxie) ou de l’attention. Un problème de langage oral (dysphasie) est associé à un risque de dyslexie dans 50 % des cas.

La dyslexie et la dysorthographie

La dyslexie est une altération spécifique et significative de la lecture. La dysorthographie est une altération spécifique et significative de la production d’écrit et de l’orthographe.
Ces troubles apparaissent dès les premiers moments de l’apprentissage sous la forme d’une difficulté à maîtriser le stade alphabétique de l’apprentissage de la lecture. Les enfants présentant les deux troubles sont dans l’incapacité de mémoriser la forme visuelle des mots et de les reconnaître globalement, ce qui entraîne une lecture hésitante, ralentie, émaillée d’erreurs et une mauvaise orthographe. La déficience liée à la dyslexie est d’intensité variable selon les individus et peut se traduire par quelques-unes ou l’ensemble de ces manifestations :

  • difficulté à identifier les mots et à les découper dans une phrase
  • difficulté à lire sans erreur, de manière fluide et à un débit normal
  • difficulté de compréhension des textes
  • écriture lente et difficile, parfois illisible (dysgraphie)
  • nombreuses fautes d’orthographe, certaines phonétiquement plausibles
  • problèmes de compréhension des sujets écrits aux examens
  • difficulté de production d’une copie lisible et correctement orthographiée, et du temps mis pour l’écrire
  • fatigabilité importante liée à l’activité de lecture et d’écriture
  • fragilisation psychologique, estime de soi diminuée
La dyscalculie, troubles des activités numériques

Les personnes atteintes de dyscalculie ont une mauvaise perception des quantités numériques et une capacité altérée à comprendre et à utiliser les nombres. Or, c’est sur ce socle que se construisent les habiletés arithmétiques. La dyscalculie entraîne des difficultés de mémorisation et d’apprentissage des tables d’addition et de multiplication. La dyscalculie s’associe souvent à d’autres troubles spécifiques (troubles de l’attention, troubles du langage, troubles visuo-spatiaux…). La déficience liée à la dyscalculie est d’intensité variable selon les individus et se traduit par ces manifestations :

  • difficulté à compter et à dénombrer
  • difficulté à se représenter en analogique une quantité
  • difficulté à effectuer un calcul mental
  • difficulté à poser un calcul par écrit
  • difficulté à résoudre des problèmes
  • difficulté à comprendre la notion de durée, de distance, de quantité
  • difficulté en mathématiques et dans les matières nécessitant l’utilisation de données numériques

5%

de la population générale est touchée par la dyslexie

1

enfant dyslexique serait présent dans chaque classe

Les bons réflexes :

Quel que soit le trouble, il n’existe pas de technique de rééducation « miracle ». Les troubles « dys » sont durables, mais leur prise en charge adaptée permet à un enfant de développer son potentiel scolaire presque normalement. Les personnes arrivant jusqu’à l’université font preuve de compensations leur permettant de poursuivre un cursus universitaire classique. Néanmoins, des aménagements restent nécessaires et peuvent pour la plupart être bénéfiques à l’ensemble des étudiants.

  • lire les consignes écrites à l’oral et les reformuler si nécessaire
  • autoriser l’utilisation de l’ordinateur
  • utiliser la police Arial 12 ou 14
  • choisir un interlignage de 1,5 ou double
  • augmenter l’espacement par défaut des caractères
  • aller à la ligne après chaque développement d’idées
  • structurer le texte avec une nomenclature de plan détaillé et repérable
  • isoler les tableaux, cartes et graphiques sur une page en faisant bien apparaître les indications de lecture (ex : légende)
  • dans l’idéal, fournir le document en format source (.doc ou .ppt) afin que l’étudiant puisse modifier la police, la taille de texte, l’interlignage pour faciliter la lecture du texte
  • numéroter les pages en faisant apparaître le nombre total de pages pour faciliter le repérage dans le document
  • passer en gras tous les titres et points distinctifs

Pour aller plus loin

DysNetwork, un site conçu et pensé par un DYS sur les logiciels alliés indispensables des DYS.

Les conseils pour chaque typologie de handicap